Rendez-vous à 7 heures avec notre guide Marcelo qui va essayer de nous amener au sommet du Volcan Uturunku qui culmine à 6’008 m ! Oui, une idée un peu (même beaucoup) Folle … 

Bon, nous sommes bien acclimatés à l’altitude maintenant mais nous ne savons pas comment notre organisme va réagir à cette altitude. Il faut dire que nous manquons également d’entraînement ! 

En plus, la route carrossable qui devrait nous permettre de faire seulement 250 m de dénivelé n’est plus accessible à cet endroit en véhicule à cause des pluies du début d’année alors il va falloir en faire 448… (cela parait insignifiant mais à plus de 5’500 m d’altitude c’est beaucoup pour moi, d’autant plus qu’Éric m’a informé du projet il y a peu de temps … sans doute qu’il craignait que je refuse l’obstacle…). 


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Donc, nous sommes là devant l’auberge avec le guide à attendre notre chauffeur qui arrive finalement avec 30 minutes de retard…

Le trajet, dure environ 1 heure 20 pour rejoindre le point de départ de notre marche et je dois avouer que plus nous nous rapprochons de cette énorme montagne, plus je me demande ce que je fais là… 


Ça y est ! Le chauffeur nous dépose à 5’560 m;  La température est aux alentours de -8, -9 degrés (correcte pour l’altitude) et il vente un peu. Nous avons mis plusieurs couches de vêtements et normalement on ne devrait pas avoir trop froid. (A part que mes gants ne sont pas assez chauds mais heureusement, Marcelo m’en prête  une paire …). 

Avant de partir il nous informe que le 1er kilomètre va être assez difficile car avec le vent, la sensation de froid va augmenter et en plus nous serons à l’ombre.

Mais tout va bien pour cette première partie. Nous avançons lentement, il faut se ménager car le chemin est encore long et le manque d’oxygène se fait déjà sentir. Nous faisons une petite pause en buvant une succulente boisson chaude aux herbes naturelles avant d’attaquer la seconde partie de l’ascension, au soleil cette fois-ci ! 

Le maillon faible (moi !) emboîte le pas du guide qui donne le rythme. Éric qui est en super forme fait des aller-retour et prend des photos souvenirs avant de nous rejoindre. Tout continue d’aller pour le mieux également pour moi. Je suis étonnée de n’être que très peu essoufflée et je peux même profiter du paysage. 

Mais lorsque Marcello nous dit que nous allons débuter la dernière grande montée et que nous devrions atteindre le sommet dans 45 minutes, l’émotion a pris le dessus car j’ai pris conscience à ce moment-là que le défit était à ma portée car physiquement je me sentais bien. J’ai eu de la peine à respirer pendant quelques instants … Et là, j’ai entendu deux petites voix dans ma tête qui me disaient : « Vas-y Maman, courage ! » Alors, je n’ai pas lâché ! Je  me suis quand même arrêtée quelques fois pour me reposer mais de savoir Éric juste derrière moi me poussait également en avant ! 


Finalement, après 2h30 d’efforts nous sommes arrivés ensemble au sommet du Volcan Uturunku à 6’008 m d’altitude ! (3 heures étaient prévues)

Quelle joie d’avoir réussi cette épreuve ensemble, nous en sommes fiers !


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(Je pense que c’est le sommet de 6’000 m le plus facile au monde car nous accédons en véhicule à 5’560 m.  On ne peut évidemment pas comparer cette épreuve avec une ascension du Mont-Blanc ou bien un sommet dans l’Himalaya avec la neige qui demandent des compétences techniques, mais pour moi, réussir ce défit à 60 ans est une vraie victoire… )


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Nous avons les yeux écarquillés sur la magnifique vue à 360 degrés que nous avons devant nous : des  volcans, des vallées et des dizaines de lagunes … c’est tout simplement magique ! 

On savoure ces moments intenses et riches en émotions; Merci Marcelo ! 


La descente se fait très rapidement : On plante les talons dans le sol comparable à du gros sable mélangé à de la poussière et en une petite heure nous rejoignons le véhicule qui nous ramène à Quetena Chico.


De retour vers Ambroise, pas le temps de se reposer. Après avoir mangé, fait le plein d’eau et transvasé dans le réservoir secondaire (à la main avec un petit estagnon) les 60 litres de diesel que nous avions en réserve, nous quittons la ville et la Reserva Nacional de Fauna Andina car notre droit d’entrée arrive à échéance. 


Nous roulons donc jusqu’à la Laguna Morijon (4’575 m) pour y passer la nuit, fatigués par cette grosse journée.